Servir Christ en tant qu’un professsionnel de santé en Inde

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En tant qu’étudiant en dernière année de médecine, je voulais devenir Directeur des Services Chirurgicaux dans une faculté de médecine, de préférence en tant que chirurgien du cerveau. J’avais en tête cette image de faire le tour du service, suivi d’un rang de médecins juniors, d’attachés de santé , de maitres de conférences , de résidents et d’étudiants.

Cette image n’est pas venue d’un vide mais de l’observation du chef de l’unité chirurgicale où j’étais affecté. Nous le regardions avec admiration. Il était notre modèle – un membre du Royal College of Surgeons (FRCS) formé au Royaume-Uni, qui portait un costume fait de trois pièces dans la chaleur et l’humidité du sud de l’Inde. C’était un chirurgien d’une compétence phénoménale qui avait une taille imposante de six pieds.

Un changement d’avis

Immédiatement après avoir obtenu mon diplôme, j’ai commencé à travailler dans un hôpital missionnaire de l’Inde rurale. J’y ai rencontré de nombreux médecins, dont l’un s’est démarqué. C’était un chirurgien qui se rendait au travail à vélo, vêtu d’unetenue traditionnelle de « khadi jubba » et « mundu» , sans qu’aucunepersonne ne le suive. Au début, je ne lui prêtais pas beaucoup d’attention. Mais quand j’ai réalisé qu’il était hautement qualifié et qu’il avait un doubleFRCS, mon point de vue a changé.

Lors des conversations avec lui, j’ai appris qu’il ne se considérait pas principalement comme un médecin, mais comme un disciple de Jésus, qui se trouvait être un chirurgien bien formé. Pour un jeune médecin qui avait subi un lavage de cerveau pendant 6 ans de formation pour croire que votre identité est liée à votre profession, c’était une perspective révolutionnaire. Il considérait que tout ce qu’il avait gagné et reçu pour son travail acharné lui avait été donné par Dieu.

Dans chaque conversation, il a fait preuve de gratitude pour avoir été choisi et avoir reçu les compétences, la profession et la plate-forme pour prendre soin des autres. Pour moi, j’avais étudié dur et obtenu un diplôme, donc je n’avais pas l’habitude de le considérer comme un don que j’avais reçu. Mais pour lui, c’était un privilège de redonner à Dieu en prenant soin de ceux qui souffraient.

Une compréhension de l’évangile et de sa relation personnelle avec Jésus l’avait transformé pour reconnaître qu’il avait reçu le privilège de faire partie du ministère de Jésus dans le monde.

Sa posture a consolidé les raisons pour lesquelles j’ai rejoint l’hôpital. J’ai rejoint les soins de santé en pensant que Dieu avait besoin de mon service et que j’avais beaucoup à offrir à Dieu et aux nombreuses personnes qui, selon moi, avaient besoin de mon aide. Je réalisais que la vie de Jésus peut me transformer intérieurement et transformer la façon dont je vis extérieurement dans le monde.

Être un professionnel de la santé et un disciple de Christ peut changer nos cœurs, notre raison d’être dans le domaine de la santé, nos choix de carrière et la façon dont nous exerçons notre pratique professionnelle.

Un changement de cœur

Quelques années plus tard, j’ai commencé à travailler dans un hôpital missionnaire en Inde. La plupart de mon temps a été consacré à m’occuper de nombreuses personnes atteintes d’une maladie grave qui nécessitaient mon attention urgente. J’ai eu l’occasion de passer quelques jours avec des chrétiens qui annonçaient et vivaient fidèlement l’évangile dans des contextes difficiles. J’ai vu l’église grandir de manière dynamique au sein d’une communauté qui, il y a un peu moins de dix ans, était addictive à l’alcool et avait une longue histoire de violence. L’évangile perçait en puissance, avec des prodiges et des miracles.

J’ai entendu des histoires de nombreux missionnaires et membres d’église qui étaient morts du paludisme sur le terrain. J’ai également eu le privilège de m’occuper d’une missionnaire qui était sur son lit de mort à cause du paludisme. Le membre le plus âgé de cette communauté ecclésiale avait 45 ans – l’espérance de vie était inférieure à 50 ans.

Il y avait des femmes qui mouraient de l’accouchement tous les jours, des nourrissons et des enfants mouraient à cause du paludisme, de la tuberculose et du Kala Azar tous les deux jours. C’était une église qui grandissait spirituellement et florissait, mais ses membres mouraient de maladies évitables.

J’ai trouvé cette expérience troublante pour mon cœur et défiante pour ma théologie. De voir la pratique des soins de santé comme prendre soin de ceux qui ont besoin de soins intensifs, j’ai été mis au défi de considérer les soins de santé comme inaugurant les nouveaux cieux et la nouvelle terre.

J’ai commencé à relier le désir de Dieu pour le shalom au travail que je faisais sur le terrain : « Il n’y aura plus ni enfants ni vieillards Qui n’accomplissent leurs jours; Car celui qui mourra à cent ans sera jeune, … » ( Esaïe 65:20 ) LSG

« Ainsi parle l’Éternel des armées: Des vieillards et des femmes âgées s’assiéront encore dans les rues de Jérusalem, chacun le bâton à la main, à cause du grand nombre de leurs jours. Les rues de la ville seront remplies de jeunes garçons et de jeunes filles, jouant dans les rues. ». ( Zacharie 8:4-5 ) LSG

La pertinence de ces images au milieu du travail curatif chargé dans lequel j’étais engagée a commencé à changer ma perspective théologique et son influence sur la pratique des soins de santé.

J’ai vu l’importance d’être une présence de guérison intentionnelle par opposition à une simple présence de guérison. J’ai commencé à voir qu’une personne qui ne peut pas être guérie peut toujours être soignée en cheminant avec elle. J’ai commencé à voir que si la guérison doit venir dans une communauté et que le shalom doit être inauguré, il y a un besoin pour l’église et une communauté bienveillante où un tel processus peut avoir lieu. Il y avait un besoin de groupe « multidisciplinaire » de personnes qui peuvent se soutenir mutuellement dans ce cheminement vers la guérison et la plénitude.

Un changement dans la réponse aux défis

Au cours de cette saison, une personne infectée par le VIH a été amenée dans notre OPD. À cette époque, il était difficile de le faire admettre et de lui prodiguer des soins à l’hôpital. C’était au tout début de l’épidémie de VIH, où il y avait tant de peur, de honte et de stigmatisation. Le défi pour ces communautés marginalisées d’avoir accès à des soins compatissants a créé des troubles internes pour peu d’entre nous dans l’équipe. Nous avons fini par lancer un programme pour prendre soin d’eux.

Après quelques années passées à travailler avec et à soigner des toxicomanes et des professionnel(le)s du sexe infectés par le VIH, nous avons appris que les structures institutionnelles existantes n’étaient pas ouvertes ou accessibles à ces communautés. Les soins devaient venir dans contextes improvisés, à domicile et au sein de la communauté elle-même. Pour les professionnels formés en établissement, c’était difficile, mais il n’y avait pas d’autre moyen.

Nous avons appris que lorsque Dieu vous met au défi de répondre à un besoin qu’il a mis dans votre cœur, être disponible pour les gens est plus important que la capacité ou la disponibilité de structures ou de cadres institutionnels. Les modèles évolutifs doivent émerger des besoins qui vous entourent. Pour ceux qui n’ont pas de remède en vue, nous ne pouvons que regarder au-delà du corps. Et les gens ne peuvent être soignés et guéris que dans le contexte de la famille et de la communauté. De tels soins ne peuvent provenir que d’une communauté bienveillante.

L’évangile nous invite à être disponibles pour ceux qui ont besoin de la présence, de la puissance et de l’amour de Dieu dans notre communauté qui se soucie. Le style de vie, la puissance et le mandat de l’évangile transforment nos cœurs, défient nos perspectives et justifient une réponse dans nos choix de vie. Cela est vrai non seulement pour les professionnels de la santé, mais pour tous ceux qui veulent suivre Jésus.


Ce message est apparu pour la première fois sur The Gospel Coalition. Republié avec autorisation.

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